Un nouveau squelette fossilisé de Saurornitholestes langstoni révèle l’évolution du lissage des pennes

On a longtemps cru que Saurornitholestes langstoni, un petit théropode à plumes, était si étroitement apparenté à Velociraptor mongoliensis que certains chercheurs l’appelaient Velociraptor langstoni…jusqu’à maintenant. Illustration de Jan Sovak.
On a longtemps cru que Saurornitholestes langstoni, un petit théropode à plumes, était si étroitement apparenté à Velociraptor mongoliensis que certains chercheurs l’appelaient Velociraptor langstoni…jusqu’à maintenant.

TORONTO, le 11 octobre 2019 – La découverte d’un spécimen presque complet de Saurornitholestes langstoni au Dinosaur Provincial Park jette un éclairage neuf sur l’évolution des théropodes. On a longtemps pensé que l’espèce, vieille de 76 millions d’années, était un très proche parent du Velociraptor de Mongolie. À tel point que certains paléontologues l’appelaient Velociraptor langstoni. Du moins, jusqu’à présent.

La découverte revient à Philip Currie (Ph. D.), professeur au département des sciences biologiques et titulaire de la chaire de recherche du Canada en paléobiologie des dinosaures, à Clive Coy, technicien en chef du laboratoire de paléontologie des vertébrés, tous deux de l’Université de l’Alberta, ainsi qu’à David Evans, Ph.D., titulaire de la chaire James et Louise Temerty en paléontologie des vertébrés au Musée royal de l’Ontario. Si le nouveau squelette montre en quoi Saurornitholestes diffère de Velociraptor, les travaux ont surtout permis d’identifier une dent qui a évolué pour lisser les plumes, ce qui prouve donc que la lignée nord-américaine des dromaeosauridés, à laquelle appartient Saurornitholestes, diverge nettement de la lignée asiatique dont fait partie le fameux Velociraptor. L’article a été publié dans The Anatomical Record.

« La paléontologie n’est souvent qu’un immense casse-tête auquel il manque la plupart des pièces. La découverte et la description de ce spécimen revient à mettre la main sur plusieurs pièces manquantes du puzzle », explique M. Currie, qui a piloté l’étude avec le concours de M. Evans. « Cette réalisation, parmi les plus marquantes de ma carrière, est vraiment étonnante. » Saurornitholestes est un petit dinosaure à plumes carnivore de la famille des dromaeosauridés (« lézards qui courent »). Jusqu’à présent, on ne le connaissait que grâce à des fossiles partiels.

Découvert en 2014 dans le Dinosaur Provincial Park, le nouveau squelette est remarquablement complet et excessivement bien préservé, tous les os, sauf ceux de la queue, ayant gardé la position qu’ils avaient durant la vie du dinosaure. Selon la nouvelle étude, qui se concentre sur le crâne, celui du dinosaure nord-américain était plus court et plus profond que celui de Velociraptor. Les chercheurs ont également noté, à l’avant de la bouche, une dent plate parcourue de longues stries, dont l’animal se servait sans doute pour lisser son plumage. Depuis, la même dent a été identifiée chez Velociraptor et d’autres dromaeosauridés. « Les squelettes fossilisés des petits dinosaures carnivores sont d’une rareté exceptionnelle, en raison de leur taille réduite et de la délicatesse de leurs os. Celui qu’on a dégagé est de loin le plus complet et le mieux préservé de ceux qui ont été retrouvés en Amérique du Nord. Pour la science, il s’agit d’une véritable mine d’or », a déclaré M. Evans. L’étude établit une nette distinction entre les dromaeosauridés d’Amérique du Nord et ceux d’Asie. « Les nouvelles informations que nous avons glanées sur le plan anatomique montrent clairement que les dromaeosauridés nord-américains forment une lignée distincte de celle de leurs congénères asiatiques, en dépit de leurs ancêtres communs », précise M. Currie. « Nous devrons repenser les déplacements intercontinentaux de ces animaux, ce qui, au bout du compte, nous en apprendra davantage sur leur évolution. » Les recherches ultérieures porteront sur le reste du squelette et analyseront plus en détail les liens entre les diverses sortes de dromaeosauridés.

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