Des scientifiques identifient un nouveau prédateur marin préhistorique avec des épines à revendre

Musée royal de l'Ontario Michael Lee-Chin Crystal. Entrée de la rue Bloor.

Publié

Catégorie

Communiqué de presse

Communiqué de presse

Des chercheurs du Musée royal de l'Ontario et de l'Université de Yale nomment une nouvelle espèce de ver à flèche de la période cambrienne

TORONTO, le 3 août 2017 - Des scientifiques ont identifié un petit prédateur marin qui patrouillait autrefois le fond de l'océan et attrapait ses proies à l'aide de 50 épines qu'il déployait à partir de sa tête.

Baptisée Capinatator praetermissus, cette ancienne créature mesure environ dix centimètres de long et représente un nouveau genre et une nouvelle espèce. Elle est apparentée à des espèces que l'on trouve dans le plancton actuel. Des scientifiques du Royal Ontario Museum et de l'université de Yale ont procédé à cette identification en se basant sur 50 spécimens provenant des schistes de Burgess, riches en fossiles, en Colombie-Britannique.

"Il s'agit de la plus importante découverte de fossiles concernant le groupe d'animaux chaetognath à ce jour", déclare Derek Briggs, professeur de géologie et de géophysique G. Evelyn Hutchinson de l'université de Yale et conservateur du musée d'histoire naturelle Peabody de Yale. Briggs est l'auteur principal, avec Jean-Bernard Caron, d'une étude publiée dans Current Biology sur cette découverte.

Jean-Bernard Caron, conservateur principal de la paléontologie des invertébrés au Musée royal de l'Ontario et professeur associé aux départements d'écologie et de biologie évolutive et des sciences de la Terre de l'université de Toronto, déclare : "Cette nouvelle espèce aurait été un prédateur efficace et un spectacle terrifiant pour bon nombre des plus petites créatures marines qui vivaient à cette époque."

Les chaetognathes sont de petits carnivores marins nageurs, également connus sous le nom de vers à flèche. On en connaît aujourd'hui environ 120 espèces et ils constituent un phylum d'animaux à part entière. Capinatator est l'un des plus grands chaetognathes connus, vivants ou fossiles. Vieux de plus de 500 millions d'années, Capinatator est considéré comme un précurseur des petits chaetognathes qui abondent dans les océans actuels, où ils constituent une grande partie du plancton et de la chaîne alimentaire océanique.

Selon les chercheurs, la configuration de la tête de Capinatator est unique. Avec environ 25 épines de chaque côté de la tête, l'espèce possède près du double du nombre maximal d'épines que l'on trouve chez les chaetognathes actuels. Capinatator pouvait ainsi capturer ses proies en refermant les deux moitiés de ses épines de préhension l'une sur l'autre pendant qu'il nageait.

Briggs et Caron ont également constaté que s'il est assez courant de trouver des traces d'épines de chaetognathes, les corps fossilisés de chaetognathes sont extraordinairement rares. De nombreux spécimens de Capinatator étudiés présentaient des traces de tissus mous.

"Ces spécimens fossiles des schistes de Burgess conservent des traces de caractéristiques telles que l'intestin et les muscles, qui se décomposent normalement, ainsi que les épines de préhension, plus résistantes à la décomposition", explique Briggs. "Ils montrent que les prédateurs chaetognathes ont évolué pendant l'explosion de la diversité marine au cours de la période cambrienne et qu'ils ont joué un rôle important dans certains des premiers écosystèmes marins.

Le nom de l'espèce "praetermissus" signifie "négligé". Le nom Capinatator est dérivé de "capio", qui signifie "saisir", et de "natator", qui signifie "nageur".

Illustration of Capinatator head

Le matériel utilisé pour cette étude a été recueilli par le Musée royal de l'Ontario en vertu de divers permis de recherche et de collecte délivrés par Parcs Canada et est conservé dans les collections du Musée. Les sites fossilifères des schistes de Burgess sont situés dans les parcs nationaux Yoho et Kootenay. Parcs Canada protège ces sites et collabore avec d'éminents chercheurs scientifiques afin de mieux connaître et comprendre cette période clé de l'histoire de la Terre. Les schistes de Burgess ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1980.

Le financement de la recherche a été assuré par l'Institut d'astrobiologie de la NASA, une bourse de découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en ingénierie, une bourse d'examen par les pairs du ROM Reproductions Fund et une bourse du Louise Hawley Stone Charitable Trust Publications Fund.

Référence complète :
Un grand chaetognath cambrien avec des épines de préhension surnuméraires
Derek E.G. Briggs, G. Evelyn Hutchinson Professor of Geology and Geophysics Curator, Yale Peabody Museum of Natural History, et Jean-Bernard Caron Senior Curator of Invertebrate Palaeontology, Royal Ontario Museum, Current Biology
DOI# 10.1016/j.cub.2017.07.003

Ne manquez rien

Recevez les dernières informations sur les expositions, les programmes et les recherches du ROM directement dans votre boîte aux lettres électronique.