Les plaisirs de l’ornithologie

L’ornithologie – un passe-temps à pratiquer en toute saison
Photo of Wilson’s Warbler

Publié

Catégorie

Histoire naturelle

Auteur

Mark Peck and Emily Rondel

Première

Observer les oiseaux est un pur plaisir. Leurs migrations évoquent les saisons et les régions éloignées ; leurs chants et leurs coloris enrichissent nos vies ; et leur présence dans presque tous les milieux, des quartiers les plus peuplés aux forêts les plus isolées, nous rappelle que nous faisons partie de la nature où que soyons. 

Les façons d’apprécier les oiseaux et de souligner leur présence au quotidien sont nombreuses. Certaines personnes se plaisent à dresser des listes des espèces qu’elles ont observées, d’autres  préfèrent les photographier et d’autres encore participent aux programmes communautaires et de science citoyenne voués à la conservation des oiseaux. 

De nombreux adeptes prennent le temps de regarder un merle d’Amérique attraper un ver dans la pelouse ou de faire manger des graines de tournesol à une mésange dans leur main. Peu importe votre méthode d’observation des oiseaux, si vous aspirez à mieux les connaître et les apprécier, vous comptez parmi les ornithologues amateurs. L’Ontario offre d’excellents points d’observation et des expériences hors du commun. 

Conseil : si vous ne disposez que d’une seconde ou deux, notez tout ce que vous pouvez sur le bec (forme, grosseur, couleur et longueur) de l’oiseau. Cela vous renseignera sur la famille ou le groupe auquel appartient l’oiseau et peut même vous aider à distinguer entre les espèces d’une même famille.

trois

L’observation des oiseaux

Apercevoir un oiseau inconnu est palpitant. Empressez-vous de l’observer. Ne tenez pas pour acquis qu’il y sera encore dans quelques minutes. Si vous perdez votre temps à consulter un guide ou une application, il se peut fort bien que l’oiseau disparaisse en s’envolant, en nageant ou en sautillant.

Conseil : si vous ne disposez que d’une seconde ou deux, notez tout ce que vous pouvez sur le bec (forme, grosseur, couleur et longueur) de l’oiseau. Cela vous renseignera sur la famille ou le groupe auquel appartient l’oiseau et peut même vous aider à distinguer entre les espèces d’une même famille. 

Chaque oiseau est un individu. L’apparence d’une espèce varie largement en fonction de l’âge, du sexe et du moment de l’année. Prendre une photo est d’une aide précieuse pour identifier un oiseau que vous ne connaissez pas. Si vous n’êtes pas en mesure de prendre une photo, notez sans tarder vos impressions. Ne vous découragez pas si vous ne réussissez pas à identifier tous les oiseaux que vous rencontrez. Il arrive que les renseignements dont disposez ne soient pas suffisants pour permettre des les identifier.

Répartition des oiseaux en Ontario

La géographie de l’Ontario se caractérise par une diversité de milieux. Au Canada, la forêt carolinienne se trouve dans le sud de l’Ontario, permettant à des espèces comme la paruline hochequeue et la paruline orangée d’y nicher. Légèrement plus au nord, les forêts mixtes et le Bouclier canadien offrent une mosaïque d’habitats qui logent des oiseaux comme la paruline azurée et le pic maculé. Plus au nord, la forêt boréale fait partie du « royaume des oiseaux chanteurs » avec des parulines à pointe baie et des parulines tigrées. Encore plus au nord, les vastes marais et les riches tourbières des basses terres de la baie d’Hudson accueillent des oiseaux comme l’aigle royal et la paruline à couronne rousse. La région subarctique présente également des possibilités pour des oiseaux nicheurs comme la barge hudsonienne et le lagopède des saules. L’observation des oiseaux en Ontario est une expérience sans cesse renouvelée dans des régions qui gagnent à être découvertes.

Variations saisonnières

Le nombre d’espèces d’oiseaux en Ontario et dans le reste du Canada varie grandement d’une saison à l’autre. La majorité des oiseaux observés en Ontario sont des oiseaux migrateurs qui ne passent que quelque temps ici au printemps et l’été par rapport a dans leurs au temps qu’ils passent dans leurs aires d’hivernage (comme le tyran huppé et le chevalier grivelé). D’autres espèces maintiennent une aire principale en Ontario toute l’année (p. ex., la mésange à tête noire et le cardinal rouge). Un très petit nombre d’oiseaux ne fréquentent l’Ontario qu’en hiver dans des aires de nidification plus au nord (comme le harfang des neiges et le plectrophane ou bruant des neiges). Les oiseaux observés dans la province varient d’une semaine à l’autre. 

La migration printanière culmine les trois premières semaines de mai. Cela dit, la migration annuelle vers le nord débute beaucoup plus tôt. 

Bien que quelques espèces, dont le grand-duc d’Amérique, le pigeon roussard et, à l’occasion, le bec-croisé, nichent dès le début de janvier, la majorité des oiseaux de l’Ontario nichent entre le mois de mai et la fin juillet, lorsque le temps est chaud et la nourriture abondante. 

Pour les ornithologues amateurs, la migration de l’automne est tout aussi prenante que celle du printemps, sinon plus. De nombreuses espèces commencent leur migration vers le sud dès le mois d’août, la migration se poursuivant jusqu’à la mi-novembre. Les oiseaux de rivage sont les premiers à apparaître, de retour de leurs aires de nidification en Arctique, suivi des oiseaux chanteurs et d’une variété de faucons et de buses. La migration de l’automne présente des défis et des occasions uniques : les juvéniles, dont le plumage est différent de celui des adultes, ajoutent à la complexité de l’identification. Contrairement à l’urgence de la migration du printemps, celle de l’automne est plus lente, car les oiseaux ne se pressent pas pour revendiquer leur aire de nidification. À la fin novembre, les oiseaux aquatiques sauvages qui nichent au nord commencent à revenir pour hiverner dans des lacs et rivières sans glace. Les hiboux peuvent également se déplacer vers le sud, la neige et le manque de ressources alimentaires posant des défis dans le nord. Les rives des Grands Lacs sont particulièrement productives à l’automne, offrant à la fois une concentration d’oiseaux migrateurs en quête de routes terrestres et le potentiel d’espèces rares ou vagabondes, souvent désorientées par des orages ou le manque d’expérience. 

La diversité d’oiseaux n’est pas aussi grande en hiver que durant le reste de l’année, mais cela demeure une excellente saison pour les observer. De nombreux pinsons du nord migrent vers le sud pour se nourrir des cônes de résineux ou visiter les mangeoires. Les espèces d’oiseaux aquatiques se rassemblent dans les eaux des lacs et rivières libres de glace. Les harfangs des neiges et les buses pattues fréquentent les terres agricoles et les rives. Les espèces présentes toute l’année peuvent également être attirées par les mangeoires installées dans les parcs ou les arrière-cours. 

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L'ornithologie responsable

L’augmentation du nombre d’ornithologues amateurs et de photographes naturalistes souligne l’importance d’agir de façon positive et responsable. 

La majorité des gens apprécie les oiseaux, mais cette appréciation peut rapidement être gâchée par un comportement irresponsable. Le respect des ornithologues  amateurs, des photographes, des propriétaires terriens, des habitats, des oiseaux et des animaux s’impose.

Peu importe votre intérêt, réfléchissez à l’impact de vos activités sur l’oiseau. Les habitats font partie intégrante de la survie des oiseaux. Les ornithologues amateurs doivent s’assurer que leurs activités sont le moins dommageables possible. Restez sur les routes, les chemins et les sentiers balisés. Veillez à ne pas déranger les habitats. Évitez de stresser les oiseaux ou de les mettre en danger. Faites preuve de modération et de prudence lorsque vous les observez, photographiez, enregistrez et filmez. N’approchez pas des nids occupés. Les oiseaux migrateurs peuvent être fatigués et avoir faim. Ne les empêchez pas de dormir ou de se nourrir. Lorsque vous observez ou photographiez des oiseaux, étudiez leurs réactions. S’ils s’agitent, reculez. Évitez d’utiliser un flash en photographiant des hiboux. 

Soyez particulièrement prudent avec les oiseaux nicheurs rares. Si vous découvrir un oiseau nicheur rare, ne vous sentez pas obligé de le signaler aux autres observateurs d’oiseaux. L’emplacement de ces nids ne doit être communiqué qu’aux autorités compétentes. Évitez de visiter l’emplacement des nids des oiseaux rares à moins qu’il puisse être observé à distance et sans déranger l’oiseau. 

Assurez-vous de connaître les règlements en matière d’accès aux divers sites d’observation, notamment ceux des offices de protection de la nature, des parcs nationaux et provinciaux, et des autorités régionales. Agissez toujours de façon responsable. Si on vous demande de partir, quittez immédiatement les lieux.

Essayez de ne pas déranger les activités des autres observateurs ou photographes d’oiseaux ou d’effrayer les oiseaux qu’ils observent. Un très grand nombre de personnes apprécient le plein air, ne perturber pas leurs activités. 

Faites preuve de politesse envers les autres observateurs d’oiseaux et n’hésitez pas à aider les débutants. Si vous voyez quelqu’un déranger des oiseaux ou endommager un habitat, expliquez-leur poliment les conséquences de ses actions. Il ne se rend peut-être pas compte de l’impact de ses gestes. L’observation d’oiseaux est un passe-temps des plus enrichissants à condition d’être pratiqué de façon responsable. 

Traduction d'un extrait de la publication à paraître A Field Guide to Birds of Ontario.

crédit

Mark Peck est associé au ROM. Emily Rondel est biologiste au Service canadien de la faune.

A Field Guide to the Birds of Ontario

Book cover of A Field Guide to Birds of Ontario

A Field Guide to the Birds of Ontario

Date de publication : 10 octobre 2025

Prix pour les Membres : 27

Disponible à la boutique ROM, dans les librairies et en ligne.

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