Le ROM inaugure une nouvelle galerie phare : la Galerie Willner Madge de l’aube de la vie

L’histoire de la vie sur Terre s’étend sur près de quatre milliards d’années, des traces les plus anciennes à l’apparition des premiers dinosaures.

The Cambrian Sea, illustrated by Marianne Collins, © Royal Ontario Museum

TORONTO (Ontario), le 22 octobre 2021 – Le 4 décembre 2021, le Musée royal de l’Ontario (ROM) inaugurera la Galerie Willner Madge de l’aube de la vie, une nouvelle galerie de 930 mètres carrés à la fine pointe de la technologie qui couvre près de quatre milliards d’années d’évolution, soit des tout premiers microorganismes et bactéries à l’avènement des dinosaures, suivis des mammifères, après la plus grande extinction de masse de l’histoire.

« Cette date marque un moment clé dans l’histoire du Musée, a déclaré Josh Basseches, directeur général du ROM. Il s’agit de la première galerie permanente d’importance à ouvrir au ROM en dix ans, une galerie qui n’a pas son pareil en Amérique du Nord. La galerie Willner Madge nous plonge au cœur de l’énigme qu’est la vie depuis toujours : celle de nos origines et des écosystèmes qu’on connaît. La Galerie Willner Madge de l’aube de la vie réunit des fossiles provenant des imposantes collections du Musée, les résultats de dizaines d’années d’expéditions, de recherches et de véritables percées scientifiques dans un espace qui lui est dédié. L’histoire de la vie y est racontée comme on ne l’a encore jamais fait, sous forme d’une épopée qui débute directement sous nos pieds, dans les roches canadiennes. Cette remarquable galerie est entièrement financée par nos mécènes. »

La Galerie Willner Madge de l’aube de la vie occupe le hall Peter F. Bronfman, au deuxième niveau, et abritera près d’un millier de fossiles, d’il y a quatre milliards d’années à environ deux cents millions d’années, en grande partie tirés des collections paléontologiques de calibre mondial du Musée.

« Les fossiles sont les messagers par excellence du passé, affirme Jean-Bernard Caron, conservateur en chef de la nouvelle galerie et conservateur Richard M. Ivey en paléontologie des invertébrés. Après avoir bravé les injures du temps, ils nous racontent de merveilleuses histoires sur l’épopée de la vie et sur la façon dont est né le monde moderne, dont l’espèce humaine. Dans cette galerie, nous racontons les quatre premiers milliards d’années de la vie jusqu’à l’arrivée des dinosaures. »

La Galerie Willner Madge de l’aube de la vie est nommée en l’honneur de Jeff Willner et de Stacey Madge, qui ont généreusement donné cinq millions de dollars pour son aménagement. Jeff Willner préside le Conseil des gouverneurs du ROM, qui veille à toutes les activités philanthropiques soutenant les plus hautes priorités du Musée.

 « Stacey et moi sommes fiers et enchantés d’avoir contribué à la concrétisation de cette extraordinaire ode à la vie, explique Jeff Willner. Cette formidable galerie en décrit les balbutiements et raconte une histoire à la fois canadienne et universelle, toujours aussi importante et saisissante. L’équipe visionnaire du ROM a conçu une expérience exceptionnelle, riche en enseignements. La galerie est beaucoup plus interactive que ce que proposent habituellement les musées et je suis persuadé que le public sera captivé et ébloui par l’histoire qu’elle relate. »

Au cœur de la galerie se trouvent douze « étapes marquantes de l’évolution », c’est-à-dire des moments où la vie a basculé sur la Terre. Citons, par exemple, l’émergence des animaux au Cambrien, il y a environ un demi-milliard d’années, ainsi que la transformation des nageoires des poissons en pattes, il y a environ 375 millions d’années. Cette adaptation a d’ailleurs permis aux vertébrés de coloniser la terre ferme.

La galerie rapporte aussi les changements planétaires qui ont bouleversé le cours de l’évolution, depuis la production d’oxygène dans l’atmosphère jusqu’aux glaciations et réchauffements climatiques dévastateurs. Quatre des plus grandes extinctions de masse dans l’histoire de la planète sont survenues durant la période que couvre la galerie, y compris la plus importante, qui remonte à 252 millions d’années, c’est-à-dire à la fin du Permien, et qui a décimé pratiquement 90 pour cent de la vie dans les océans.

La galerie présente des spécimens provenant de gisements fossilifères exceptionnels du Canada, d’une importance primordiale pour la science, dont quatre ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Chaque site nous apporte la preuve extraordinaire, sous forme de fossiles, des longs intervalles qui se sont produits dans l’évolution de la vie. Du plus ancien au plus récent, ces sites sont Mistaken Point (Terre-Neuve-et-Labrador), les schistes de Burgess dans les parcs nationaux Yoho et Kootenay (Colombie-Britannique), le parc national Miguasha (Québec) et les falaises fossilifères de Joggins (Nouvelle-Écosse).

Datant d’il y a 506 millions d’années, les schistes de Burgess nous donnent un aperçu incroyable de quelques-unes des créatures les plus anciennes de la Terre, celles qui évoluaient au Cambrien. Ce site est célèbre dans le monde entier en raison de l’abondance, de la diversité et de la qualité exceptionnelle des spécimens d’animaux au corps mou qui y sont préservés. Grâce à un programme de recherche permanent, le ROM abrite la plus vaste et la plus magnifique collection de fossiles des schistes de Burgess et la détient pour le compte de Parcs Canada. La nouvelle galerie en présente près de deux cents, choisis parmi les plus beaux spécimens recueillis, et illustre l’incroyable variété de la vie animale dans les écosystèmes marins du Cambrien. Un fossile du nom de Metaspriggina walcotti, un poisson cartilagineux sans mâchoires guère plus gros que le pouce, est l’un de nos plus vieux ancêtres. Un des animaux sans doute les mieux connus des schistes de Burgess reste cependant Anomalocaris canadensis, le prédateur suprême de l’époque, dont la taille pouvait atteindre un mètre.

« Les fossiles des schistes de Burgess découverts dans les parcs nationaux Yoho et Kootenay revêtent une importance capitale, car ils nous aident à comprendre la vie à ses débuts et nous sommes fiers de pouvoir protéger et exposer ces gisements fossilifères, déclare Ron Hallman, président et directeur général de Parcs Canada. Parcs Canada apprécie sa collaboration avec le Musée royal de l’Ontario, qu’il s’agisse des expéditions ou de la préservation continue des collections. Nous sommes vraiment ravis que les schistes de Burgess soient présentés aux Canadiens et aux Canadiennes et au reste du monde dans un musée public d’une telle réputation. »

Pour faire revivre les schistes de Burgess, un film d’animation spectaculaire illustrant ce à quoi devait ressembler cet antique écosystème sera projeté dans un « amphithéâtre » composé de 36 écrans DELO incurvés (écrans à diodes électroluminescentes).

La vitrine portant sur les recherches du ROM exposera les plus récentes découvertes du Musée. On y verra les fossiles mis au jour depuis peu et ce qu’ils nous révèlent de la vie ancienne. Titanokorys gainesi, un arthropode marin de 50 cm de long doté d’une tête gigantesque.

L’histoire des fossiles ontariens est également mise en valeur, car la galerie propose un assortiment fascinant de spécimens découverts dans la province. Ces derniers remontent à l’Ordovicien et au Dévonien (il y a 485 à 360 millions d’années), lorsque l’Ontario était recouvert d’eaux peu profondes où foisonnaient des organismes marins.

Les fossiles en vedette

  • La plus ancienne preuve connue de l’existence de la vie nous vient des fossiles trouvés dans la formation de fer rubané près d’Inukjuak, au Québec. Il s’agit de tubes microscopiques laissés par des microbes il y a 4,28 à 3,77 milliards d’années.
  • Des stromatolites (formations microbiennes) datant d’il y a un milliard d’années découverts au Grand lac des Esclaves, dans les Territoires du Nord-Ouest, et à Thunder Bay, en Ontario. Après l’apparition de la photosynthèse, les stromatolites ont libéré un volume colossal d’oxygène, ce qui a rendu l’atmosphère respirable pour la première fois sur la planète.
  • Des fossiles d’organismes multicellulaires, telle la fronde érigée Charniodiscus procerus, trouvée dans la Réserve écologique de Mistaken Point, site du patrimoine mondial de l’UNESCO à Terre-Neuve-et-Labrador, nous indiquent quand les formes de vie ont beaucoup grandi, il y a 575 millions d’années, durant l’Édiacarien.
  • Une magnifique collection de trilobites provenant de diverses provinces canadiennes et d’ailleurs dans le monde, y compris des spécimens exceptionnels de Russie et du Maroc. Groupe d’arthropodes aujourd’hui disparu, les trilobites ont survécu des centaines de millions d’années à partir du début du Cambrien. Ces animaux figurent parmi ceux qui ont péri à la fin du Permien, il y a 252 millions d’années, qui correspond à la plus grande extinction de masse de l’histoire.
  • Le poisson à nageoires charnues Eusthenopteron foordi, vieux de 375 millions d’années, et Elpistostege watsoni, un organisme qui marque une transition importante, ont pavé la voie aux premiers animaux à quatre pattes, ou tétrapodes, au Dévonien. Ils viennent du Parc national Miguasha, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO situé au Québec.
  • Les souches de Sigillaria  rappellent celles d’un arbre. Découvertes dans les falaises fossilifères de Joggins, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO situé en Nouvelle-Écosse, elles datent d’il y a 319 millions d’années et se sont formées au Carbonifère. Elles ont permis d’oxygéner la planète.
  • Dimetrodon borealis, un des fossiles les plus emblématiques du Permien, a été découvert pour la première fois en 1845, dans l’Île-du-Prince-Édouard. Le spécimen original (mâchoire inférieure) remonte à 285 millions d’années et a été prêté pour la première fois en vue d’être exposé au ROM. Il y côtoie une réplique complète du squelette, reconstitué.
  • Macgowania janiceps, un ichtyosaure datant de 326 millions d’années, a été dégagé dans les gisements du Trias près du lac Williston, à l’ouest d’Hudson's Hope, en Colombie-Britannique. Cette espèce de reptile nommée en l’hommage de Chris Macgowan, conservateur émérite du ROM est retournée à la vie marine.

La galerie saura plaire au public de tout âge grâce à des méthodes de présentation ultramodernes et des technologies d’immersion qui permettront à tous les membres de la famille, petits et grands, de vivre en commun une expérience aussi éducative qu’agréable. De nombreux fossiles ont repris vie au moyen de scénographies et animations scientifiques du ROM, qui ont transformé ces vieilles pierres en un véritable cours d’histoire vivant. Le talent de paléoartistes du Canada et d’ailleurs a donné naissance à des dizaines de reconstitutions réalistes des organismes et de leurs milieux. Parmi elles figurent de grandes fresques des différents environnements, des modèles en bronze qu’on peut toucher comme Acutiramus, un gros arthropode prédateur du Silurien dont la longueur pouvait dépasser deux mètres, d’imposants modèles et maquettes en suspension, des dizaines de reproductions 3D des organismes trouvés dans les schistes de Burgess et à Mistaken Point, ainsi qu’un immense moulage de la surface rocheuse de Mistaken Point, de plusieurs mètres de large. La reproduction grandeur nature de Dunkleosteus, un poisson géant cuirassé du Dévonien aux mâchoires plus puissantes que celles de tous les poissons vivants ou disparus, accueille les visiteurs à l’entrée de la galerie.

Parmi les nombreuses expériences numériques, mentionnons un grand jeu interactif qui permettra au public de chercher des fossiles importants de l’Ontario. Dès l’an prochain, un audioguide à l’intention des visiteurs leur fera découvrir différents endroits de la galerie et inclura des points de vue autochtones.

Avec la nouvelle Galerie Willner Madge de l’aube de la vie, le ROM raconte l’histoire complète de la vie sur la Terre. En partant du haut de la Rotonde, les visiteurs remonteront le temps dans l’ordre chronologique, des débuts de la vie aux Galeries James et Louise Temerty de l’âge des dinosaures, puis à la Galerie Reed de l’âge des mammifères et, enfin, à notre époque, avec La vie en péril : Galerie Schad de la biodiversité, qui les ramènera dans la Rotonde. La nouvelle galerie porte l’espace total que le ROM consacre à la paléontologie à près de 2 320 mètres carrés.

Le ROM tient à remercier tous ceux et celles qui ont appuyé la création de la Galerie Willner Madge de l’aube de la vie. La galerie rassemble les dons d’une centaine de membres de la communauté, dont le montant allait de dix dollars à cinq millions de dollars. Le projet n’aurait pas vu le jour sans leur générosité.

Parmi les donateurs principaux, mentionnons la famille Richard M. Ivey, la Fondation Salamander, la Fondation Brookfield Partners, la famille Rob Pitfield, Elinor Gill Ratcliffe, le groupe financier TD Bank, la Fondation Dorothy Strelsin, le Fonds fiduciaire de bienfaisance Louise Hawley Stone, Jennifer Ivey Bannock, la Fondation Albert et Barbara Milstein et celle de la famille Polk, Anne Y. Lindsey ainsi que Robert J. Dickinson Pyne.

La galerie a également acquis ou reçu par voie de donation des spécimens d’une valeur incalculable de la part de maintes personnes et institutions, et bénéficié de l’aide d’innombrables bénévoles, étudiants et amateurs enthousiastes, qui ont consacré leur temps et leurs talents aux collections paléontologiques du Musée. Finalement, nous remercions les organisations qui suivent qui ont accepté de prêter à long terme leurs spécimens : la Commission géologique du Canada, le Musée canadien de la nature, l’Académie des sciences naturelles de l’université Drexel et le Musée de la Nouvelle-Écosse.

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Légende

La mer au Cambrien, illustration de Marianne Collins ©Musée royal de l’Ontario

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Ouvert en 1914, le Musée royal de l’Ontario fait connaître les arts, la culture et la nature du monde entier au fil des siècles. Le ROM, l’une des 10 institutions culturelles les plus réputées d’Amérique du Nord, est aussi le musée le plus important et le plus complet au Canada. Ses collections de classe mondiale réunissent plus de treize millions d’objets d’art et de spécimens naturels dans 40 galeries et salles d’exposition. Principal centre de recherche sur le terrain au pays et chef de file mondial pour ses découvertes originales, le ROM joue un rôle essentiel dans notre appréciation des arts, de la culture et de la nature. Le Musée, qui allie l’architecture de l’édifice historique et le style contemporain du Cristal Michael Lee-Chin créé par le Studio Daniel Libeskind, constitue à la fois un site d’intérêt national et une destination culturelle dynamique en plein centre de Toronto dont tous et toutes peuvent profiter.