Fabrique un cercueil égyptien

un mini-cercueil en cartonnage

Fabrique un mini-cercueil en cartonnage et découvre l’une des façons dont les Égyptiens se préparaient à la vie dans l’au-delà.

Sarcophage de Djedmaatesankh, musicienne du templePour les anciens Égyptiens, le voyage dans l’au-delà était le plus important et les provisions qui accompagnaient la momie pouvoir facilitait le voyage. Avoir un bon cercueil avec son portrait et son nom pouvait aider l’esprit à identifier la momie au moment où il devait se reposer et reprendre des forces. La fabrication d’un cercueil faisait appel à de nombreux métiers : menuisiers, sculpteurs, dessinateurs, peintres, scribes.

Learning Goals

  • Examiner les croyances d’autres civilisations
  • Comprendre leur art et leurs traditions visuelles
  • Recréer le monde du travail en Égypte
  • Explorer divers moyens d’expression personnelle en art

Background Information

Regardez les coutures à l’arrière du sarcophage de DjedmaatesankhPour les Égyptiens de l’Antiquité, le voyage dans l’au-delà était le plus important et il était essentiel de bien s’y préparer. Ils croyaient que l’esprit du défunt survivait à sa mort. Cet esprit pouvait, dans la vie comme dans la mort, se fatiguer ou avoir faim, et il avait besoin d’un lieu où il pouvait se reposer et recevoir des offrandes alimentaires de ses visiteurs.

Comme la momie était le lieu de repos idéal, les cercueils bien faits étaient en forte demande. On y voit que le défunt est désormais en compagnie des dieux, et que son visage lui permet de voir, d’entendre, de sentir et de goûter comme une divinité

La plupart des cercueils étaient faits en bois. Même s’il y a beaucoup de beaux palmiers en Égypte, il est difficile de fabriquer des planches avec son bois. C’est le sycomore qui est le mieux adapté, à moins qu’on soit assez riche pour s’offrir du cèdre du Liban.

À certaines périodes de leur histoire, les Égyptiens enveloppaient leurs proches dans du cartonnage après leur mort avant de les déposer dans un cercueil. Le cartonnage est fait de bandelettes de tissu ou de papyrus trempées dans un enduit à base de plâtre. C’est un peu comme le plâtre qu’on pose sur une jambe ou un bras cassé : le cartonnage était une couche supplémentaire qui protégeait la momie. 

Djedmaatesank tenant la main d’Horus qui la présente à OsirisOn enveloppait parfois les bandelettes de papyrus ou de lin enduites de plâtre autour d’une fausse momie, faite de boue et de paille. Lorsque le plâtre était presque sec, on la remplaçait par une vraie et on recousait soigneusement l’arrière de l’enveloppe. Ensuite, on peignait sur la momie des choses importantes, dont des incantations ou formules magiques du Livre des Morts, une formule d’invocation (prière destinée à accorder au défunt les choses dont il a besoin dans l’au-delà) et, si possible, le nom de la personne décédée.

La vache perdueNotre momie, Djedmaatesankh, repose dans un beau cercueil en cartonnage. Fait intéressant, ce cercueil était à la toute dernière mode, mais les artistes n’ont pas su y mettre toutes les images qu’ils voulaient. Par exemple, ils ont oublié l’une des sept Hathor – les vaches qui aident le défunt à se nourrir dans l’au-delà. Du coup, un autre artiste a dû peindre la vache manquante dans un espace vide. Si tu viens, cherche la septième vache. De plus, les noms de certaines divinités ont été intervertis. Même si les styles n’ont pas évolué très vite, il est normalement possible d’estimer l’âge d’un cercueil par sa décoration et ses hiéroglyphes. Selon ces indices, le cercueil de Djedmaatisankh aurait environ 2800 ans.

Tu vois, tout le monde commet des erreurs! Même si toi aussi, tu en fais, il se peut bien que ton œuvre finisse dans un musée!

Materials

  • pâte à modeler
  • bandages plâtrés
  • petite plaque à biscuits
  • petit récipient pour l’eau
  • peinture acrylique
  • palette de peinture acrylique
  • pinceaux
  • ciseaux

Preparation

Regarde les cercueils en cartonnage et vois si tu peux trouver ces images communes :

  • la présentation du propriétaire du cercueil à Osiris
  • la pesée du cœur
  • les quatre fils d’Horus

Instructions

Prends de la pâte à modeler et pétris-la jusqu’à ce qu’elle devienne molle. Donne-lui la forme d’une momie.

Prends encore de la pâte à modeler pour faire la coiffe et les bras de ta momie. Ne t’inquiète pas pour les détails : ils seront recouverts par le cercueil.

Ajoute les bras et la coiffe au corps. Lisse-les avec tes doigts et ton pouce.

Ajoute tous les détails que tu veux à ta fausse momie. Elle correspond à celle que les Égyptiens fabriquaient en boue et en paille. À la différence des Égyptiens, tu vas laisser ta momie dans le cercueil pour que la finition soit plus facile. Autrement dit, les détails ne sont importants que pour toi.

Découpe les bandages en fines bandelettes. Tu peux aussi employer des bandes de toile et du plâtre, mais c’est plus simple avec des bandages de plâtre qui, en plus, sont moins salissants.

Verse un peu d’eau dans une plaque à biscuits en métal ou dans un autre récipient. Humidifie les bandelettes une par une et utilise-les pour envelopper ta momie. Lisse le plâtre humide avec tes doigts jusqu’à ce qu’il ne reste plus de trous. Enrobe la momie au complet, puisqu’on n’aura pas besoin de l’enlever.

INFO: Dans l’Antiquité, les Égyptiens remplaçaient la fausse momie par la vraie avant que le plâtre ne soit complètement sec et recousaient l’arrière de la momie.

Après avoir enveloppé toute la momie de plâtre lisse, fais-la sécher toute la nuit dans un endroit sec. Laisse le plâtre sécher sur la plaque à biscuits. Ensuite, égoutte l’eau qui s’est accumulée sur le dessus et laisse sécher le reste du plâtre sur la plaque. Une fois le plâtre sec, tu peux le briser en petits morceaux et le jeter aux poubelles.

Ne jette JAMAIS de plâtre dans l’évier!

Une fois le plâtre sec, ajoute les premières couches de peinture à ta momie. Tu devrais peut-être te faire un plan pour savoir à l’avance par quelles couches commencer.

Une fois la première couche sèche, ajoutes-y des détails. Tu ferais sans doute mieux d’utiliser un pinceau très fin à cette étape. Répète l’opération autant de fois qu’il est nécessaire pour obtenir tous les détails que tu veux.

Tips

  • Pour que la momie soit plus lisse, commence par les pieds.
  • Le plâtre sèche vite. Applique et lisse les bandages immédiatement après les avoir mouillés.

Follow-Up

Pour qui as-tu fait ce cercueil? 

Quels détails y as-tu peints pour que l’esprit du défunt reconnaisse le cercueil? 

Quels autres détails as-tu ajoutés?

Pourquoi les as-tu ajoutés?

Qu’est-ce qui était le plus facile à faire dans cette activité?

Le plus difficile?

Quels aspects de l’environnement égyptien ont pu contribuer à la popularité des cercueils en cartonnage?

Imagine que tu fabriques des cercueils en Égypte. Écris quelques mots dans ton journal personnel et décris les avantages et les inconvénients de ta journée de travail.

Une fois fini, ton mini-cercueil ressemble beaucoup à un chaouabti. C’était une statuette magique que les Égyptiens enterraient avec eux. Ils croyaient qu’il les servirait ou les représenterait après la mort. Quelles tâches ton chaouabti ferait-il pour toi si tu vivais dans l’Égypte antique?

Pour l’enseignant(e)

  • Selon ses réponses, l’élève comprend-il (elle) bien pourquoi les Égyptiens créaient tous ces objets funéraires pour l’au-delà?
  • Comprend- il (elle) bien le travail et le rôle des travailleurs en Égypte ancienne?

Extension Activities

Collection de chaouabtis du ROMOn pouvait habituellement lire le nom du défunt en hiéroglyphes sur les chaouabtis et les cercueils. Donne un nom à ta momie et écris-le en hiéroglyphes sur ton cercueil après avoir consulté notre activité  sur les hiéroglyphes

Glossaire

Archéologue : L'archéologue étudie la vie de nos ancêtres, principalement en examinant les objets et autres traces qu’ils ont laissés derrière eux, normalement en faisant des fouilles.
Livre des morts : Livre que les Égyptiens appelaient Livre pour sortir le jour. Il comportait des formules magiques qu’on reproduisait sur du papyrus ou qu’on peignait sur des objets funéraires, et qui aidaient l’esprit du défunt à voyager vers l’au-delà.
Momie : Cadavre d’être humain ou d’animal préservé afin d’en empêcher la décomposition. La momification peut se produire naturellement (froid extrême, sécheresse, absence d’air) et les premiers corps momifiés d’Égypte ont été tout simplement ensevelis dans le sable chaud. Ce n’est que plus tard que les Égyptiens se sont mis à momifier volontairement leurs morts et que la momification est devenue une étape importante des rites funèbres destinés à assurer une vie heureuse dans l’au-delà.
Cercueil : Réceptacle funéraire dans lequel on dépose la dépouille d’un être humain (et, parfois, d’un animal favori), épousant souvent la forme du corps. En Égypte, il était habituellement fait en bois ou en cartonnage.
Cartonnage : Matériau de construction égyptien fait de bandelettes de lin ou de papyrus recouvertes d’un enduit à base de plâtre, à l’aide de techniques rappelant le papier mâché.
Sarcophage : Cercueil de pierre rectangulaire qui renferme souvent un cercueil de bois dont les contours épousent davantage ceux du corps humain.