L’origine des dinosaures à plumes est plus compliquée qu’on le pensait

Selon des scientifiques du Musée d’histoire naturelle de Londres, du Musée royal de l’Ontario et de l’université d’Uppsala, il est encore trop tôt pour déclarer que l’ancêtre commun des dinosaures avait des plumes.

Une nouvelle étude, publiée cette semaine dans la revue Biology Letters, donne à penser que les plumes étaient moins répandues chez les dinosaures qu’on le croyait auparavant. Les scientifiques ont examiné les empreintes de peau de dinosaures fossilisées et l’arbre phylogénétique afin d’évaluer la probabilité de la présence des plumes dans différents groupes de dinosaures. L’évaluation a démontré qu’il était plus probable que la majorité des dinosaures non aviens étaient recouverts d’écailles que de structures ressemblant à des plumes.

Ces conclusions relanceront le débat passionné, dans le milieu scientifique, sur la présence répandue des plumes et des écailles chez la plupart des dinosaures.

Au cours des deux dernières décennies, la découverte d’un nombre de fossiles parfaitement préservés de dinosaures ayant des plumes a révolutionné la paléontologie La présence contradictoire d’écailles et de plumes parmi ces nouveaux spécimens a convaincu plusieurs scientifiques qu’il faut faire plus de recherche dans ce domaine.

La présence de plumes chez les oiseaux et leurs ancêtres directs – les théropodes comme Velociraptor – est indisputable. Toutefois, leur présence (ou absence) dans les autres groupes de dinosaures, tels que ceux qui comprennent Triceratops et Diplodocus, fait l’objet d’un vif débat.  Plusieurs découvertes récentes avaient suggéré que des « protoplumes », qui ressemblent à des filaments, étaient peut-être omniprésents chez les dinosaures. D’après cette nouvelle recherche, l’ancêtre commun des dinosaures n’avait pas forcément de protoplumes et de plumes. Les chercheurs avancent que les filaments trouvés chez quelques groupes majeurs d’herbivores étaient des essais dans le processus de l’évolution indépendants de l’origine des vraies plumes.

La biologie des dinosaures demeure un domaine de recherche très disputé et compétitif. Selon Paul Barrett, professeur au Musée d’histoire naturelle : « Nous avons essayé de reconstruire et d’interpréter l’évolution des écailles et des plumes de dinosaure en utilisant une très importante base de données d’empreintes de peau de dinosaure. Une grande partie de nos analyses n’ont pas confirmé la présence des plumes chez la majorité des dinosaures non aviens. Même si la majorité des carnivores avaient des plumes, il est probable que la plupart des autres dinosaures (y compris l’ancêtre de tous les dinosaures) avaient des écailles. »

David Evans, titulaire de la chaire Temerty et conservateur en paléontologie des vertébrés au Musée royal de l’Ontario, a ajouté : « L’origine des plumes et de leur lien direct avec les filaments reste difficile à identifier. Seule la découverte d’autres fossiles, en particulier ceux du début de l’évolution des dinosaures, nous dira si les dinosaures avaient de vrais “protoplumes” ou non. »

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