Charles T. Currelly

C’est d’abord et avant tout à Charles Trick Currelly que l’on doit la constitution des collections d’art et d’archéologie du ROM.

M. Currelly naît à Exeter (Ontario) en 1876. Diplômé de l’Université de Toronto, où il se prépare à devenir pasteur méthodiste, c’est en fait à l’archéologie qu’il se consacrera, d’abord en Égypte puis, plus tard, en Crète et en Asie Mineure.

C’est en Égypte que M. Currelly se découvre un talent de collectionneur. Il possède le flair pour repérer les bonnes affaires et distinguer l’authentique du faux. Il commence à collectionner des objets pour des Britanniques et des Canadiens, notamment, sir Edmund Walker, père d’un ancien camarade de classe et Torontois éminent qui souhaite fonder dans sa ville un musée de premier ordre. Grâce aux sommes fournies par des donateurs privés, l’Université de Toronto et le gouvernement de l’Ontario, M. Currelly commence la collection pour le futur musée. Il est nommé directeur du Musée royal d’archéologie de l’Ontario en 1914 et conserve ce poste jusqu’à sa retraite en 1946.

L’audace et l’enthousiasme de M. Currelly servent très bien les intérêts du nouveau musée. En 1907, alors qu’il se trouve en Égypte en train de réaliser le moulage du mur d’un temple pour le Musée, il reçoit la visite d’un groupe de Torontois. Il leur explique qu’il ne dispose pas des fonds lui permettant de colorer l’artéfact, et sir Edmund Osler et M. Harry Warren s’engagent aussitôt à lui fournir le nécessaire. Les deux hommes deviendront par la suite des mécènes indéfectibles du ROM. M. Currelly n’aura de cesse d’effectuer de nouvelles acquisitions, si bien que les collections du musée s’enrichiront considérablement entre la fin des années 1910 et les années 1920.

Bâtisseur visionnaire, M. Currelly consacre sa vie au ROM. Pour lui, les musées ont une mission éducative : exposer les réalisations matérielles de l’humanité à travers les âges afin de servir d’inspiration au monde moderne. Quand il prend sa retraite, le ROM donne son nom à l’ancienne Cour des Armures.

Peu avant sa mort, M. Currelly publie une autobiographie intitulée I Brought the Ages Home, un ouvrage rempli d’anecdotes sur sa vie aventureuse, les rencontres qu’il a faites durant ses voyages et son travail au musée.