L’ADN du moa de Nouvelle-Zélande, un oiseau coureur géant, confirme sa parenté avec le tinamou sud-américain

L’ADN du moa de Nouvelle-Zélande, un oiseau coureur géant, confirme sa parenté avec le tinamou sud-américain 

L’analyse de l’ADN des os d’un ratite disparu prouve que des espèces semblables ne sont pas toujours étroitement apparentées

Giant moa next to a small tinamou

Toronto, le 15 mai 2014 – Des chercheurs du ROM ont réussi à extraire l’ADN des os d’une espèce éteinte, le moa, oiseau géant de la Nouvelle-Zélande. Ils ont ainsi découvert que le moa descend sans doute d’un petit oiseau volant qui a colonisé la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud. Cette hypothèse surprenante, avancée dans la revue scientifique Molecular Biology and Evolution, montre que l’émeu australien n’est pas le plus proche parent du moa même s’il habite la même région du globe et lui ressemble un peu physiquement.

Le contenu de l’article « Genomic support for moa-tinamou clade and adaptive morphological convergence in flightless ratites » renforce l’hypothèse selon laquelle les caractéristiques morphologiques communes des oiseaux coureurs – les ratites (autruche, émeu, casoar, nandou et kiwi) – résulteraient de leurs adaptations convergentes à la course et à leur environnement.

« Le débat sur l’évolution  et la classification du moa doit maintenant tenir compte de l’analyse de l’ADN, déclare Allan Baker, conservateur principal d’ornithologie au ROM. Des échantillons d’ADN provenant de spécimens de nos collections nous permettent de mener les recherches nécessaires. Les résultats de l’analyse prouvent qu’il est parfois difficile d’établir les liens de parenté entre espèces différentes par une simple comparaison de leur apparence et de leur taille. »

Dr. Allan Baker standing next to  a giant moa skeletonLe tinamou sud-américain, un oiseau volant, n’était pas considéré comme un authentique ratite, mais plutôt comme un proche parent des oiseaux coureurs, étant donné la structure commune des os de leur palais. En vue d’éclaircir l’arbre évolutif du moa, une équipe dirigée par Allan J. Baker, conservateur principal d’ornithologie et directeur du Département d’histoire naturelle au ROM, et composée de l’expert de l’ADN fossile Oliver Haddrath, technicien en ornithologie, de John McPherson, de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Ontario à Toronto, et d’Alison Cloutier, boursière postdoctorale à l’Université de Toronto, a assemblé le plus grand ensemble de données qui soit pour les oiseaux coureurs et le tinamou : 1 million de paires de bases de séquences d’ADN. Elle les a ensuite comparées à la lumière de 1448 loci génétiques et de huit rares marqueurs génomiques.

Ils ont extrait un peu d’ADN fossile des os d’un échantillon d’une petite espèce de moa dans le laboratoire d’ADN stérile (salle blanche) du ROM. En le répliquant, ils ont ainsi obtenu un échantillon plus important qu’ils ont pu ensuite analyser.

Oliver Haddrath extracting DNA in a clean room.

Pour en savoir plus long sur les liens de parenté entre le moa et le tinamou et nos analyses d’ADN, lisez notre blogue à https://www.rom.on.ca/en/blog/dna-confirms-relationship-between-the-gian....