Les chercheurs du ROM se penchent sur l’origine des oiseaux coureurs

Deux théories contradictoires… ou complémentaires

Allan J. Baker, directeur du département d’histoire naturelle du ROM et conservateur principal d’ornithologie, et Oliver Haddrath, technicien de recherche en ornithologie au ROM, ont analysé l’ADN du moa de la Nouvelle-Zélande (une espèce d’oiseau coureur aujourd’hui disparue). La datation moléculaire a permis d’établir que trois lignées de ratites ont divergé à l’époque du morcellement des continents du Nord et du Sud, tandis que deux lignées (les nandous et les tinamous) auraient rejoint au vol les continents où elles vivent actuellement.

Allan J. Baker, directeur du département d’histoire naturelle du ROM et conservateur principal d’ornithologie, Dr. Allan Baker and bird skeletonet Oliver Haddrath, technicien de recherche en ornithologie au ROM, ont analysé l’ADN du moa de la Nouvelle-Zélande (une espèce d’oiseau coureur aujourd’hui disparue). La datation moléculaire a permis d’établir que trois lignées de ratites ont divergé à l’époque du morcellement des continents du Nord et du Sud, tandis que deux lignées (les nandous et les tinamous) auraient rejoint au vol les continents où elles vivent actuellement.   

L’étude éclaire un débat de longue date, à savoir si l’ancêtre des oiseaux coureurs comme l’autruche, l’émeu, le casoar, le kiwi, le nandou ainsi que le moa et l’oiseau-éléphant (lui aussi disparu) était ou non capable de voler. Selon Charles Darwin, ces ratites se sont probablement envolés vers les continents du Sud où ils vivent aujourd’hui et ont perdu leur capacité de voler au fil des ans. Pour leur part, les anatomistes soutiennent que l’ancêtre de ces oiseaux avait déjà perdu sa faculté de vol. Les chercheurs du ROM sont d’avis que certains ratites ont atteint les continents du Sud non pas en volant, mais en voyageant sur les masses continentales à l’époque de la fragmentation du Gondwana.

PSelon des analyses d’ADN récentes, le tinamou d’Amérique du Sud serait le plus proche parent génétique du moa géant de la Nouvelle-Zélande, ce qui signifie que leur ancêtre commun était très probablement un oiseau capable de voler, comme l’avait avancé Darwin.

La datation moléculaire a aussi permis à Baker et Haddrath de situer l’origine des oiseaux modernes au Crétacé inférieur, soit une période de loin antérieure à celle à laquelle appartiennent les plus anciens fossiles d’oiseaux modernes qui nous sont connus. Des fouilles dans des régions inexplorées de l’Antarctique ou des sites où des fossiles beaucoup plus anciens restent à découvrir nous ouvriront peut-être d’autres perspectives sur la coexistence possible des deux théories.

Les activités de recherche du ROM
Le ROM est la plus importante institution de recherche sur le terrain au Canada et un chef de file dans plusieurs secteurs : biodiversité, paléontologie, sciences de la terre, archéologie, ethnologie et culture visuelle. Il joue également un rôle de premier plan dans des projets internationaux comme le code-barres du vivant, aspirant à enrichir notre connaissance des mondes naturel et culturel en évolution constante.

La mission de recherche et de conservation du ROM se déploie partout dans le monde. Parmi les projets les plus récents, citons des fouilles sur le site de l’homme de Pékin à Zhoukoudian près de Beijing, la découverte, en Afrique du Sud, de nids de dinosaures vieux de 190 millions d’années dont les œufs contiennent des embryons et l’étude de la diversité des chauves-souris en Guyane.Casuarius casuarius, a large flightless bird